Genèse CHAPITRE II

Le passage de l’Ordre franchi par l’humain se poursuit donc sur la question des habits, je remets donc en avant les éléments nécessaires à l’étude de cet évènement constitué par l’arrivée de la peau.

Tout commence à la fin du chapitre II par ce verset :

Genèse CHAPITRE III

Le passage de la figue mordue étant terminé, le chapitre III se clôture sur l’arrivée des peaux. La continuité peut reprendre avec toujours la même question :

Ces versets peuvent-ils être rapprochés d’une réalité de la biologie humaine par la voie de l’image ?


Une très belle exégèse du Talmud, au Traité des Pères, se penche sur le verset du chapitre trois de la Genèse qui dit qu’après la chute, Dieu fit à Adam et Eve des tuniques de peau. Selon les rabbins on peut comprendre certes qu’il leur a donné des peaux de bête. Mais on peut aussi comprendre que précédemment ils n’avaient pas de peau et que Dieu leur a mis de la peau.

Source : http://www.erf-auteuil.org/conferences/emmanuel-levinas.html

Que sont alors ces tuniques de peau ? Le commentaire rabbinique dit que pour passer de la lumière à la peau il suffit de changer une seule lettre, la première. Seulement on passe de la première lettre de l’alphabet, qui vaut 1, à une lettre (qui n’existe pas en français) dont la valeur numérique est 70. C’est un chiffre symbolique qui désigne la multiplicité. L’interprétation traditionnelle revient donc à dire: puisque le rayonnement originel d’Adam et Eve n’a pas pu d’emblée surmonter le défi de la neutralité du monde, puisqu’ils n’ont pas eu le courage d’assumer leur vocation, alors on va disperser ce rayonnement et mettre chacun dans sa peau. L’humanité fera des petits, on va démultiplier l’humanité, de façon à ce que la tâche soit diminuée. Il est plus difficile d’envisager un projet de civilisation universelle, unique, unifiée, que d’envisager une multiplicité de cultures (idée reprise au moment de la Tour de Babel). Chaque homme, chaque culture est dans sa peau. Ils ne sont plus réunis dans une même lumière.

Source : http://www.erf-auteuil.org/conferences/emmanuel-levinas.html

Adam et Eve, les deux premières cellules, reçoivent leur « peau ».

« C’est un chiffre symbolique qui désigne la multiplicité »